Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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jeudi 21 mars 2013

Art rural

J'ai omis (omis soit qui mal y pense) lors de mes précédents post des séjours à l'intérieur de l'en dedans de décrire un peu l'entre étapes, la route ou la piste, qui représente quand même une grande partie du temps de voyage.
Dès que l'on quitte l’agglomération (qui n'a rarement été aussi parlant au sens premier du terme) capitale, à une bonne dizaine de kilomètres du centre ville si l'on peut considérer un centre ville, on laisse en même temps un ersatz de camouflage qui voudrait qu'on le prenne pour (la façade au vernis craquelé...) une grande citée occidentale afin de pénétrer dans la ruralité Gabonaise !
Oula ! Ça fait un peu peur tout ça !

Un peu moins dans l’apparence, un peu plus dans le concret (mais ont ils vraiment le choix?) et sûrement plus heureux ou tout du moins en ont ils l'air.
Des villages de planches ou de torchis, toiture végétale, une touche de tôle ondulée, don de la modernité, pelouse rase, sûrement davantage pour l'hygiène que pour la ressemblance au gazon britannique de Twikenham, mais l'effet est quand même là.
Pour haranguer le chaland, en bordure de route, une installation à l'esthétique.....plutôt brute, bien plus proche de l'Arte povera que du blingbling Jeff Koons, un assemblage, plus ou moins instable, constitué de bidons (un ou deux, rarement plus) de l'ère ou l'on trimbalait les produits pétroliers en barils métalliques, donc forcément rouillés aujourd'hui et souvent emboutis, ce qui termine de rendre aléatoire l'équilibre de l'ensemble.
Une planche de bois d'arbre viens chapeauter l'ensemble, servant éventuellement de présentoir, vitrine rustique de la récolte-cueillette matinale, ou nocturne ou que sais-je mais sûrement d'avant les grosses chaleurs quotidiennes. Y sont exposés sans hiérarchie, des noix de coco, du manioc, des sachets au contenu varié (souvent du gari), du vin de palme....au verre, des bananes (de toutes sortes), des atangas et autres spécialités locales.
Pour couronner le tout une tige de bois, d'arbre aussi, planté dans un des barils, sur lequel est solidement arrimé la recette de la chasse quotidienne pendant comme l'ablette au bout de la gaule du pécheur d'étang. S' y balance au grès du vent du singe, du croco, de l'antilope et autres espèces locales d'écureuil, de castors tropicaux et de sangliers équatoriens.
Rien à envier à l'art urbain (voir post de novembre 2012) qui pour sa part continue allègrement sa contribution à l'esthétique des bords de routes de la capitale au joli nom.

 








Un orage gronde au dessus de la ville, vue de la pointe Denis lors d'un week end repos-farnienté avec les enfants et ou nous avons rencontré de fort sympathiques concitoyens, ce qui n'est pas systématique, en vadrouilles chez leurs enfants.




Chronique de l'équateur
Mars 2013

mercredi 6 mars 2013

Séjour de l'en dedans !

Jour 1
Après s'être débarrassé de tracasseries mécaniques et quelques inquiétudes paludéennes nous voilà partis, voiture chargée, encore fiévreux pour le grand sud. Première halte Lambaréné. Après avoir testé Schweitzer, nous résidons une nuit chez les sœurs de l'immaculée conception (ça fait toujours rire) le site est vraiment fabuleux.
Les briques roses des sœurs bleus sur l'Ogooué, un havre de paix.

Jour 2
Départ pour Mouila, après une nuit encore très chaude.
Sortie de Lambaréné, contrôle de police, même lieu, même fonctionnaire et même scénario que 3 mois auparavant. Nous sommes fautifs, le monsieur s'emporte autant que je me contiens, et s'indigne de notre inconscience à rouler ainsi et il est vrai qu'il est internationalement reconnu que le permis Français est redoutable et qu'il lui est préférable, et de loin, une reconnaissance Gabonaise moyennant officiellement 30 000 CFA ! S'ensuit après moultes rebondissements, dont une accusation de rechercher l'accident diplomatique (bouh, j'ai peur !), au moment de partir pour le poste de police, un arrangement se profile.....
Je pourrais, je crois, en écrire des pages et des litres, m'indigner (salut Monsieur Hessel !) des heures et des semaines.....
Zen ..... Respirer par le nez et souffler par la bouche.... Oui Monsieur, non Monsieur, on le fera plus Monsieur......Toujours droit dans les yeux .... Le minimum syndical....
Route limpide, le reste de la journée est un peu dans l'ombre de ces arrestations successives.
Arrivée à Mouila, on cherche les sœurs, on les trouve, on cherche le lac bleu, on le trouve aussi, L'incontournable visite !
Nuit sur les rives de la Ngounié.

Jour 3
Troisième jour du séjour, troisième nuit agitée, il fait très chaud, les ventilos sont bruyants, un toto à de la fièvre, encore une angoisse paludiène.


Matinée au centre de santé, test goutte épaisse, négatif. Soulagés nous partons pour Ndendé, 72 km de piste en latérite dans un état.....perfectible.
Sortie de ville (age), contrôle de police, je passe les détails, mais l’exécration et le dégout nous attrapent, nous sommes à deux doigts de jeter l'éponge et de rentrer à Libreville......Deux heures de perdues et quelques CFA plus tard nous repartons...
Zen ..... Respirer par le nez et souffler par la bouche....
Piste un peu éprouvante, surtout pour nos carrosses (âgés). On traverse des paysages de savane et nous attendons à voir surgir à tous moments quelques spécimens autochtones......Rien ! Pas un lapin de Garenne ni même une Galinette cendrée.... Sûrement l'ombre des contrôles matinaux !
Arrivée Ndendé (43 km de la frontière du Congo Kinshasa), on rencontre Père Albert, un RDC d'origine.
Enfin nous y voila, bienvenu en Afrique (oui je sais je l'ai déjà dit) !

Accueil (trop ?) chaleureux, il nous guide pour la visite du village, nous présente les officiels, Préfet, Chef de brigade (il peut nous servir...), instituteur, nous fait l'historique de sa congrégation.
Je ne sais quoi penser, il a la foi, c'est sûr, s'occupe de ses ouailles, de l'école, la chorale, différents projets avec le préfet, hyper impliqué dans la vie locale de 6h00 à 22h00 ! Une mission ? c'est sur aussi, louable ?
Il reste quand même une étrange impression, un fond de pas très clair....
Repas du soir puis on prend le (relatif) frais sous le manguier de la place, la lune est pleine, le son des chants et des tamtams monte au loin, superbe.

Jour 4
Nuit chaude, peut être va t'on finir par s'en accommoder, petit dej, omelette aux oignons, saucisses frites, le luxe.
Un enfant passe, en pleurs il a faim (il ne respecte décidément rien !) le padré sort, lui donne du pain, et en plaisante.
L'école de le relativité.
Nous quittons notre hôte pour 93 km de piste, la savane s'arrête pour laisser place à de bonnes collines boisées, la forêt, encore primaire ici (parait-il).
Rien à signaler, 2h30 de route, pas même un contrôle, quelque villages de type Boliviens de planches de tôles et de terre, puis descente sur Tchibanga, la capitale de la province du sud, 20 000 âmes dont la moyenne ne doit pas atteindre 30 ans.
L’Afrique a des ressources, humaines, géologiques, touristiques, il manque le top départ, à moins que ce ne soit dans l'intérêt de certains.
Fin de journée au service pédiatrie de l’hôpital, laboratoire d'analyse, encore un test du palu.....encore négatif.
Nuit chez les sœurs du Rosaire (?) sur un site dans les hauteurs de la ville, ancien internat dans une vielle bâtisse, beaucoup de charme dans le lieu, les locaux et la ville, on reviendra.

Jour 5
Nuit .....correcte, pas de docteur, pas de police....
Départ pour Mayumba, 110 km, on nous annonce des travaux, bérem bé !
Trente km de type billard pour commencer, puis la piste et effectivement des travaux pour que le bitume relie Mayumba à Tchibanga et terminer par un pont, lui aussi en cours de construction.
Nous prendrons donc le bac.
Quelque difficultés (légères) plus tard et nous y voila....les plus belles plages du Gabon, sable blanc, eau limpide, de beaux rouleaux et un premier bain dans l'Atlantique sud, la récompense pour les enfants (et pour moi).
Le village, de type bout du monde, possède une capacité d'accueil touristique relative au charme....délabré, pas de pain ni de resto !
A la recherche de l’authentique, on doit pas être loin.

Jour 6
Très gros orages durant la nuit, ces dames craignent l'état de la piste, alors on hésite, on discute, on palabre, on tergiverse bref ......on fait 1/2 tour !
Piste pour Tchibanga, finalement plutôt correcte au vu des trombes d'eau tombées. On passe la nuit sur un autre site, ma capacité de religiosités étant atteinte, on trouve un hôtel.... normal ! Largement aussi agréable, Tchibanga nous a tapé dans l’œil, baignée par la Nyanga, encerclé de vertes collines, nous y sommes revenus, et y reviendrons sûrement.

Jour 7
Grande étape jusqu'à Lambaréné, on trouve une astuce pour les contrôles, les fiévreux sont retombés dans les alentours de 37,5, les véhicules ronronnent, la température est clémente, une pacotille de presque 400 km.
On retrouve avec plaisir les sœurs bleues, qui n'ont de bleu que le nom (je rassure les lecteurs) et aucun rapport non plus (du moins je suppose) avec les hommes bleus du désert.

Fin de séjour en dedans, retour à la (non)civilisation, sans enthousiasme, aucun !