Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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vendredi 25 mars 2016

Fin de période, premier opus

Ben voila, c'est quasi officiel, le Gabon ne sera, dans quelques mois, qu'un mitigé souvenir.

C'est fait, où pratiquement, on change d'air, et même si en apparence le changement n'est pas époustouflantesque, il en demeure toutefois réel. 

Au dire des "autres" il s'agirait presque d'un autre monde sur le même continent, et tout pousse à les croire, "les autres", parce qu'ils sont vraiment unanimes dans leur diversité, et pas qu'un peu unanimes. On est là sur du 100%, de quoi faire rêver même le plus charismatique candidat à une élection .....même en Afrique !

Croquis de plage, ici, celle de la "voile rouge"
 
Bref, cap à l'ouest, la direction de l'aventure par excellence, nous quittons l'Afrique centrale, et remontons un peu dans l’hémisphère nord, toujours en bordure d'océan mais avec vue directe sur les caraïbes !

On ne peut pas faire plus à l'ouest sur le continent, terminus la presqu'ile du Cap Vert, où, si tout va bien, nous ouvrirons nos valises vers la fin du mois d'aout 2016, en même temps qu'un nouveau chapitre de nos errances terrestres.


Tout au bout de la Sablière, les derniers "maquis" sur la plage.














 Reste encore trois mois pour profiter de cet obscur pays de forêts, comme dit si bien Martine (de "Martine au Gabon", l'introuvable-indispensable guide de voyage, aux éditions Odem), qui restera parmi les très bons souvenirs de cet Opus.

Il arrive parfois que l'on croise des gens......
 
Dernière livraison en date, en partance pour l'Ariège.



 


vendredi 4 mars 2016

Rivers trip

Mercredi 24 février 2016
Départ 8h00 de Libreville, direction la route nationale n°1 pour rejoindre Lambaréné. 
La routine. 
Sortir des PK.
[PK : initiales de Point Kilométrique. La capitale s’épand sur la RN1 pendant 12 kilomètres où ce situe sur les suscités pk tout un tas d'activités remarquables (plus ou moins (il)légales). Pk5 : sortie voie express, pk8 : marché banane, gare routière, pk9 : hôpital militaire ....jusqu'au pk 12 annonçant le début des vacances.]
Puis une joyeuse alternance de route défoncée et/ou en travaux, de barrages de police et/ou de gendarmerie, de paisibles villages et/ou hameaux ...
et vice et versa !

Nous progressons allègrement en milieu hostile, terminus terrestre Lambaréné où nous attend Yaya, un des nombreux piroguiers de la place, sinon le meilleur.

12h nous voila donc dans la ville du Grand Blanc, indemne et à l'heure. Suffisamment remarquable pour le signaler.
Yaya, de son côté, indemne lui aussi, mais largement en retard nous rejoint au port de commerce parmi les pêcheurs, vendeurs et autres business divers et variés, pour nous embarquer sur l'Ogooué dans un premier temps puis la Ngounié jusqu'à Sindara.

Charger la pirogue, sacs, bidons, gamelles...

Bim-boum-badaboum, c'est parti pour 3 heures théoriques de navigation.

Remonter le fleuve, sortir de la ville, croiser un convoi fluvial de grumes qui relie l'exploitation à Port Gentil.

[convoi fluvial de grume : Tapis de rondins de bois sur quelques centaines de mètres carrés (Ah quand  même !) reliés entre eux par des câbles. Un remorqueur à chaque extrémité pour accélérer la descente et guider la délicate manœuvre du passage entre les piles des ponts et autres piégeux méandres.] 
 
Bifurquer à droite au premier affluent (La Ngounié) puis après 1 heure de navigation stopper au village de Bellevue. Yaya nous présente ses grand parents, qui devraient nous fournir, si tout va bien, le gite et le couvert le lendemain soir.

En théorie...

On y décharge quelques litres d'eau minérale qu'il ne nous servirait à rien de faire voyager sur nos modestes mais néanmoins magnifiques embarcations.
Dix minutes plus tard le moteur vrombit à nouveau, enveloppés dans une brume bleutée d'odeur d'essence et d'huile carbonisé, nous repartons vers l'intérieur.

Tagada, tagada


Remonter la rivière jusqu'à Sindara. Le terminus.

En théorie...

Encore une heure plus tard, ratapouet, ratapouet. Le vrombissant et flamboyant 40 chevaux qui nous propulsait jusqu'alors vers de nouvelles aventures, toussote, et dans un râle agonisant s'arrête brusquement (au niveau du bac de la Comilog, pour les connaisseurs).

Yaya affairé les deux mains dedans !
Le silence, puis le bruit de la forêt.


Ta ta tan


Nous voilà donc dérivant au gré du courant, comme un vulgaire noyau de mangue aux trois quarts grignoté par un mandrill ou un nez blanc, qui nous observent surement en se poilant de voir les petits blancs ballotés de la sorte !


-heu... Yaya …. ?
-Pas de problèmes, ce doit être la membrane.
-Ha bon, ben si c'est la membrane, nous voilà rassuré......


Et voilà t'il pas que Yaya se lance dans un démontage ordonné de la pompe du moteur pour remplacer la dite membrane par un morceau de sac d’emballage plastique...
En théorie.....
...ça fait peur, je l'avoue, mais à voir notre valeureux pilote-guide-mécano s'affairer sereinement, doucement bercé par le courant de la Ngounié, les deux mains dans le moteur et réussissant l'exploit de ne pas tomber une seule pièce à l'eau, pas même un petit écrou, une misérable rondelle rien, ben …. chapeau !

Bon, quelques trois quart d'heure plus vieux et nous voilà tous, pétaradant dans la même brume bleutée, toute olfactée d'essence et d'huile carbonisée. Direction Sindara, toujours, terminus autour de 17 h00.

Débarquer, trouver un gite, s'installer, même si le mot est un peu fort.
Nous y sommes.
root
Nuit root.
Petite nuit root!
5h00 réveil, rejoindre la rivière, gonfler les kayaks, charger les mules et en voiture Simone.

Départ 6h30.
Température idéale, un petit 28°, ciel couvert, parfait.

Premier coup de pagaie, puis un deuxième.....
...
....
.....
......Pendant 12 heures...Oui, oui, 12 heures !

18h30, donc, nous retrouvons la Mamayaya, à Bellevue, en même temps que la nuit.
Du coup nous ne pouvons vérifier le patronyme du lieu
                  ...Bellevue
                                    ...La nuit...
Vous y êtes ? 
 
C'est pourtant pas vous qui avez pagayé 12h00 !


Quelque part entre la Ngounié et l'Ogooué, Antoine & Damien, loin devant, dans la brume.
La théorie se confirme, nous étions bien attendus. Et même très attendus, pliés en quatre qu'ils s'y sont mis pour nous recevoir. Dans un confort.....modeste et épuré ... bien plus proche de Lascaux que du Carlton, mais l’essentiel n'est pas là et nous ne sommes pas venu pour ça, le monde est quand même bien fait !

Une table, quelques chaises, du bouillon de poisson et du riz, un éclairage tamisé (lampe à pétrole) et voilà. Grand père mange au salon (c'est à dire à 72 cm de notre table) et ces (ses) dames à la cuisine (à 1.28 m).

Mise à part le canapé (laissé par un colon qui quittait la place en 1960) quelque peu remanié localement en 1976 et 1993, les deux postes de télé (1972 et 1978) plus quelques livres (dont j'ignore la date mais vu le taux d'humidité endémique et le nombre infini d'insectes absolutoutophages qui le sont aussi, endémiques, leur état laisse supposer quelques bribes de doutes....), rien ne nous informe que nous ne sommes plus au XVIII° siècle.

Des belles personnes.

Nuit root root.

Petite nuit root root.

Le lendemain petite journée, 5 heures de bateau et arrivée sur l'Ogooué par l'hôpital Schweitzer On accoste sur la terrasse magique (encore plus magique que celle de LBV) du Carpé diem. J'ai croisé quelques terrasses dans mon existence, mais celle là se partage la première marche avec une autre, croisée en 2010 sur la cote du Labrador à Red Bay et juste devant la place d'arme de Cuzco, la barre est haute !

A peine quelques heures plus tard, retour sur Loubève, trajet quasi identique (mais dans l'autre sens :-)) de belles images dans les yeux, les bras un peu lourds et les paupières autant.

PK12, arrivée sur  la capitale autour de 17h00, en plein bouchons.

Dernier barrage de police et là, LE champion du monde, en personne, nous fait l'honneur de nous arrêter pour un contrôle. 
Esthétiquement déjà, la tenue impeccable, casquette et gallons, suintant, bedonnant et surmonté d'un faciès qui n'invite pas à la déconne, en tout cas pas dans un premier temps. 
Puis arrive la technique : Les mots sont pesés, dosés, comptés, le ton ferme, directif et définitif, le regard méprisant agrémenté d'un soupçon de dédain, infaillible !
S'en suivent les faits : Chargement non conforme du véhicule, port d'un culotte (un short !) visiblement elle aussi non conforme à ses yeux et puis ce qu'il pensait être l'apothéose de sa journée, se farcir un troupeau de blancs devant son parterre de subordonnés, sinon stagiaires, exclusivement féminins.  
Je vous passe l'invitation très peu règlementaire pour stationner notre véhicule en double file à la sortie d'un rond point, DU rond point (celui qui nos fait entrer dans les PK à la sortie de la 2x2 voies) !
Mais c'était sans compter sur la courtoisie et le flegme de notre chauffeur qui au bout d'une marinade d'à peu près 30 minutes, en plein bouchon et en plein soleil ne lâche toujours rien.
Moi je dis bravo, une belle leçon de civisme.
 

Quelque part entre les pk 5 et 12