Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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vendredi 28 octobre 2016

Déplacé


Une fois évoqué l'aisance du trafic automobile, la rigueur avec laquelle les usagers honorent la signalisation et la sérénité ambiante dominant les différents axes de roulage, il faut bien se déplacer.

Une foultitude de moyens est mis à disposition du citoyen dakarois et sans mauvaise foi (!) l'offre est large. 
 

Le plus illustre et le plus emblématique de la capitale voir du pays, le rustique “car rapide”. Un vieux camion Renault-Saviem modèle SB2 ou SG2, pour les spécialistes, re-carrossé et réaménagé en 23 places assises. Deux salons de dix places plus trois dans la cabine partagé avec le pilote , et une bonne poignée debout dont l'apprenti, à l'arrière, sur le marche pied extérieur, l'ensemble débordant habituellement de passagers par toutes les ouvertures disponibles. 



 
Rivalisant les uns les autres d'ornements sur une semblable base jaune et bleu dans un style art nouveau islamisant surchargé et largement africanisé. Il lâche à chaque démarrage un nostalgique panache bleuté aux effluves d'huile moteur calciné très seventies.
Pour votre culture et celle en général, il vient quand même de faire son entrée au musée de l'homme à Paris.

-Alors ! S'il est à Paris …...-




En service depuis les années .....suivant l'indépendance, c'est ici une véritable institution, un monument historique, qui, une fois n'est pas coutume, n’a pas attendu la parisienne reconnaissance pour l'être.

Reconnu.


Mais, émergence oblige il finit par être légèrement supplanté et presque détrôné par d'austères fourgons Mercedes Benz blanc modèle 310, les Ndiaga-Ndiaye. Plus de places, plus moderne (relativement, bien sur) bien que datant de la fin des années 80, une déco épuré, ce qu'il perd en charme et exotisme, il le gagne en efficacité. Même le nuage gris-noir déversé au moindre coup d'accélérateur et au délicat bouquet de particules diesélisantes est d'une sobriété très …..allemande.
Sobriété relative au contexte local, s'entend, le même véhicule positionné en Norvège, ferait inéluctablement figure d'un arbre de noël roulant d'un exotisme tropical torride.

 


Dernière innovation de début du 21ème siècle, symbole d'un réalisme économique, plusieurs compagnies gagnent des parts de marchés, notamment des bus TATA (la marque indienne) à la même sobriété africaine que les bus teutons qui se généralisent en masse et semblent sérieusement envisager de devenir calife à la place du calife.

L'époque n'est pas propice aux poètes et aux artistes !


jeudi 6 octobre 2016

Chronique Dakarienne

Période d'hivernage, il fait humide et chaud, encore !

Le cité ci-contre

Le soleil semble ici plus soutenu qu'ailleurs, à l'antithèse du temps qui passe qui lui se répand de façon plus onctueuse, comme me le faisait judicieusement remarquer un quidam croisé alors que je m'étais confortablement installé pour croquer le phare des Mamelles : “Vous avez les montres et nous on a le temps”


CQFD
  




Les muezzins, perchés à leur minaret ponctuent lascivement les journées, dès 5 heures du matin. Impossible d'y échapper. De la modeste mosquée de quartier aux plus imposantes et plus travaillés architectures, partout à porté du chant lancinant.
C'est sur, nous sommes en terre musulmane, fallait il en douter ?

Alors que l'Afrique centrale poursuit la grande tradition des Dictarchies, à peine dissimulés sous un miteux couvercle démocratique, le peuple subit, encore et impuissant, la belle mascarade électorale.

[ Dictarchie : nf, contraction assez évidente de dictature et de monarchie, fallait il le préciser ?]


Au fond le phare de la pointe des Almadies

Cameroun, Congo, République Démocratique (mouarf) du Congo, Gabon, Guinée équatoriale et j'en passe.
Avec à leur tête, respectivement, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, Denis Sassou-Nguesso depuis 1979 (avec une interuption de quelques années, mais un retour flamboyant par les armes), Joseph Kabila depuis 2001 mais il succède à son père, Laurent-Désiré, qui lui y était depuis 1997, Ali Bongo Ondimba depuis 2009, lui aussi succède à son pére, Omar né Albert-Bernard, qui le concervait depuis 1967 et enfin Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis 1979, soit au total un cumul de 171 ans de pouvoir en une quarantaine d'années !

Wouaow !


Séance de drague intemporelle
Mais réjouissons nous, tout cela ne sera bientôt qu'un lointain et nauséabond souvenir, arrive en force les élections aux Younaïteudstaïte, et là, en matière de démocratie, on peut tous prendre des leçons !
Voyez et faisez comme nous !
Deux milliardaires, quelques casseroles, du sexe, un passé pas toujours glorieux, et youpla boum, émission de télé-réalité ?
Que nenni
Quoi que......mais pour devenir le maitre du monde !
Bah oui, quand même !





De la brume et des vagues
Un point commun toutefois entre ici et les suscités, mais peut être est il possible de le généraliser à toute l'Afrique subsaharienne (hors RSA pour l'avoir pratiqué) c'est la conduite. Bien que les infrastructures soient ici en bien meilleurs états, la pratique reste essentiellement anarchique et approximative. Comprendre le mot anarchique à la définition populaire du terme, celle que l'on aime nous faire apprendre, celle qui fait pas peur au pouvoir !
Malgré la présence régulière et décorative de panneaux de signalisations, la règle principale est priorité au plus gros, ou, à défaut, au plus entreprenant (à condition de rivaliser en taille !).
Étonnamment, ça fonctionne, c'est absolument insupportable, mais ça fonctionne.

Sur l'ile de Yoff

Et sinon ?


Jusqu'ici tout va bien.....
jusqu'ici tout va bien.....

jusqu'ici tout va bien..... 

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