Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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dimanche 31 décembre 2017

Chronique de noël

 

Dakar, la ville se pare aux couleurs de Noël, business is business, plus d’appartenances religieuses quand il s’agit de faire des affaires. Les rues du plateau sont pleines de marchands ambulants achalandés en sapins made in China, guirlandes, boules et autres bonnets rouges et blancs d'origines identiques ou presque. Même le climat est de la partie, une vague de fraicheur s'est installée sur la capitale, terminé le régime shorts-tongs-T shirts.



Pirogues sur le fleuve

Nous fuyons l'agitation de la cité pour nous rendre dans l'ex-capitale de l'AOF (Afrique Occidentale Française). Direction le nord, à quelques encablures de la  frontière Mauritanienne, dans la Langue de Barbarie, sur les berges du fleuve Sénégal.






Quelques trois bonnes heures de bus plus loin et après avoir échappé à une poignée d'accidents de la circulation, une belle cité au charme délabré de ses édifices coloniaux, située sur une ile du fleuve pour sa partie historique, elle déborde un peu (beaucoup) sur les autres rives (du continent et de la Langue de Barbarie) mais à la sauce béton anarchique, sable et sacs poubelles pour la déco.


Le pont Faidherbe
 

Un magnifique pont métallique, le pont Faidherbe, du nom du gouverneur colon de 1854 à 1865, porteur de civilisation occidentale et pilleur de richesses sauvages, relie l'ile au reste du monde et débouche sur l’hôtel de la poste, célèbre pour sa chambre 219 ou Messire Mermoz aimait y prendre ses quartiers lors de l'épopée de l'aéropostale.

 

Un petit air de la Havane ou de Sao Tomé pour le coté colonial délabré, une certaine paisibilité, par contraste avec l'actuelle capitale et l'impression, qui n'en est surement pas une, d'un romantisme d'une faste époque est palpable et rajoute encore au charme de la cité.
 

La proximité du désert ou l'harmattan voile le ciel d'une fine poussière en quasi permanence, les touaregs, les dromadaires et surtout le sable, partout, irritant, minéralisant l'ensemble nous Saharisent et exotisent notre quotidien de notre presqu'ile plantée dans l'atlantique.

Le fleuve Sénégal


Seul le fleuve semble donner  vie au lieu avec ses berges  regorgeant d'activités. Des pirogues aux couleurs carnavalesques, littéralement entassées selon une organisation qui échappe à toute logique du simple esprit occidental, qui, au premier coup d’œil pourrait penser qu'un cyclone vient de déposer l'ensemble ici.




Et puis vient le retour !
Heureux d'avoir échappé de justesse aux dangers de la route à l'aller, il faut maintenant rentrer à Dakar....
Toujours par la route.... Par chance le chauffeur est très prudent et arrive même à anticiper quelques embardées spontanées de zébus, chèvres, ânes et autres dromadaires pris d'une soudaine envie d'aller voir l'autre bas côté si le sable est plus confortable. Par malchance il est aussi homme d'affaires et stoppe régulièrement sa machine devant un parterre de boutiquiers envahissant le bus, arachides, agrumes, melons....


Bref, nous couvrons les quelques 260 kilomètres en près de cinq heures trente et faisons tomber par la même occasion un record vieux de plus d'un siècle ou en 1887 Ferdinand Bougnalous relie les charmantes bourgades de St Julien de Piganiol à Crepy en Valois en moins de vingt quatre heures !

Le fleuve Sénégal et la langue de Barbarie à Zebra Bar


samedi 2 décembre 2017

Quotidienneries décembristes

Le phare des Mamelles, encore !
Plusieurs mois que ma mauvaise fois me taraude et presque autant que je résiste à faire un énième papier sur la circulation routière à Dakar. 

Ben voila, n'y tenant plus j'évacue l'excédant avant de développer une tumeur du flegme. 
 
Circulation routière étant le vocable d'usage, vous aviez bien sur compris et qui n'a plus grand chose en commun avec la signification réelle des mots, un peu comme gardien de la paix ou parti socialiste. 

 
Amalgame routier, terme bien plus approprié tant le code de la route ici a une résonance très relative et aux antipodes de la valeur accordé en toubabie, au sens large et occidental du terme. 

 
Peu de signalisation, ni au sol, ni ailleurs et exceptionnellement respecté. Quelques gestes de la main, du gentilhomme affable à l'énervé méprisant, pas mal de coups de klaxons aux significations multiples, des palabres à n'en plus finir, un soupçon de grande bouche et autant d'intimidation...



Les iles de la Madeleine dans la brume, Dakar.


Étonnamment, ça marche, ça coince un peu, quelquefois beaucoup, à la folie, mais globalement ça tourne, plus ou moins en bringuebalant, à l'image des carrioles présentes un peu partout !



Une certaine courtoisie s'installe même parfois, souvent (toujours) à l'encontre de ce qui devrait être, ce qui accentue l'exaspération de l'argenté toubab coincé derrière.

Bien trop formaté à respecter des règles, qui ici, ont une valeur semblable au respect qu'ont les États Unis pour Daech, l'Iran, le Québec, le Mexique, Cuba et le roquefort, pardon pour les autres !


je persiste donc dans mon statut de piéton convaincu !




Un jour au Terrou-bi Dakar