Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

Translate

dimanche 22 décembre 2013

Dernier post de 2013

Lundi 18 décembre 2013, huit heures trente.


Libreville, consulat de Sao Tomé & Principé, une enclave toute caribéenne sur le continent africain, la salle d'attente est comble.
Summum de l'extravagance, je patiente (!), encerclée par cette atmosphère lusophone enjouée,  je n'ai guère le choix, pour déposer une demande de visa touristique.
Une formalité de quarante mille francs CFA par personnes.


En route pour l'ile du milieu du monde.



Effectivement, situé à l'intersection (ou pas loin) de l'équateur et du fameux de Greenwich, on ne peut être plus au milieu, mais sur une sphère, ou ce qui s'en approche, le milieu n'est jamais très loin de son anus, ça tombe plutôt bien car les trous du culs du monde sont en général plein de charmes, souvent cachés !

Attention toutefois à ne pas confondre non plus le milieu et le centre, celui ci étant, comme chacun le sait (ou devrait le savoir) situé dans la gare de Perpignan, quoi que j'en connais qui affirment que du temps de la Pangée, ça ne nous rajeunie pas, il se trouvait du coté de Millau... Mais si on commence à écouter tout le monde .... Ils ont déjà leur viaduc ....

Il n'est pas non plus comme beaucoup en sont convaincus situé sur leur première cicatrice ombilicale, et pourtant a en voir certains.....


Bref c'est encore une histoire de palabres interminables. 

Connaissant son, ou ses, centre(s), ainsi qu'une bonne partie de ses nombreux trous du culs géographiques ou culturels, ce qui soit dit en passant est une notion toute relative,

il me reste donc, entre autre, le milieu à découvrir et j'aimerais bien aussi approfondir le coin en haut à gauche..... 
J'espère dans cette vie.....

Bonne année à tous !



lundi 9 décembre 2013

Bilan des cents posts

Déjà plus de cent posts et toujours aussi peu de progrès, la même sensibilité, la même incompréhension des gens qui ont le costume et du monde dans lequel ils vivent.
Adolescent, en France, la rigidité institutionnelle, la frigidité émotionnelle avaient déjà tendance à rendre sensible l'érectilité de mon système pileux.
Des promesse d'avenir plus qu'incertaines, cette fierté pour son passé guerrier et sanguinaire, cette façon de donner des leçons à la planète entière...
Je suis où ?

Emporté par le flot sentimental et estudiantin, avec pour seul bagage aucun recul sur la vie, je me laisse trainer jusqu'au monde des actifs. 

[ Monde des actif : Désigne un genre proche de la science fiction où les adeptes pensent que le travail serait salvateur.
exple : Mon petit Helmut, cesse donc de travailler autant, pense aussi un peu à ta famille et à ta patrie !] 


L'institut français du Gabon

Je me laisse donc balloter, inconfortablement installé dans des cases attribués d'office, jusqu'au professionnalisme. Quelques migrations géographiques et de belles rencontres oxygènent le quotidien, mais les habits deviennent rapidement trop étroits, manque d'espace, d'aisance avec surement un soupçon du syndrome de l'herbe verte du voisin ...

En route pour l’Amérique, le nouveau monde, un autre monde. 
Un petit bout de caillou perdu au bout du golfe du Saint Laurent déjà dans l'atlantique nord, à quelques encablures de Terre Neuve, un bien joli nom, encore, et surtout des images incroyables et quelques jolis rencontres. 
Première expérience de l'insularité, avec des gens à la solidarité admirable et d'autres à l'ambition et l'individualisme démesurés.

[ Insularité : nf, à forte dose : Loupe citoyenne agissant sur certains aspects de la personnalité à l'insu du plein gré du sujet concerné.
exple : "Norbert ! Te serait il possible de relever la tête ? Ton insularité me raye le parquet !" ]

Bref, un passage, car nous nous sommes bien fait spécifier que nous n'étions de toute évidence que de passage, dans ces conditions, l'installation à long terme est compromise dès l'arrivée....
 De passage, mais une expérience marquante, et nous y retournerons un jour, c'est sùr. Un brin mélancolique de ces grands espaces, de ce ciel infini et de cette lumière toute "Hopperienne" !

Quatre ans après nous quittons le navire et retournons à l'amère patrie.
Toujours des cases, encore trop petites, je respire mal, le temps me glisse de partout, la machine ne s’arrêtera pas.

Dix mois et quelques clicks plus tard je dégote un plan B autour de l'équateur, brèves concertations et direction l'Afrique.

L'incontournable condiment africain
Un vieux rêve, comme pour beaucoup je suppose, un bon gros cliché, de belles images d'un continent décris par et pour le monde des blancs, évidemment la réalité s'affirme  beaucoup moins esthétique, beaucoup moins romantique.
Nous voila donc propulsés dans un autre monde extrêmement différent qui est bien disposé à épouser rapidement une forme de modernoccidentalisme adapté, arrangé, épicé, à la sauce africaine.

[ Modernoccidentalisme : nm : Modèle capitaliste et ultra libéral se permettant presque tout sous couvert de démocratie triomphante. 
exple : "Charles-Hubert votre modernoccidentalisme commence à me les briser menus !"]

A peine deux ans sur place et je me demande à quoi peut bien ressembler l'Asie ?

En attendant je compile et archive des images et des impressions dans mes carnets, une restitution esthétique de mon regard sur le monde.

lundi 2 décembre 2013

Chronique de novembre




Samedi 23 novembre 2013
Santa Clara

20 heures, il fait encore chaud,
je suis en terrasse, sur le bord de mer, enfin, de l'estuaire,
au centre de la capitale, une Régab, une coupelle de cacahouète.
Une légère brise marine, 
C'est pas pire...

Pas mal de joggers, quelques promeneurs,
le bar est plein, Libanais, Gabonais, Espagnols,
un petit air estival de station balnéaire.

Quelques Chinois dans l'estuaire,
finissent de racler les dernières langoustes de la saison,
ajoutant des étoiles dans l'outrenoir aquatique,
faussant ainsi, dans l'obscurité totale, 
l'impression d'horizon.

Tout est calme et paisible,
et comme dans chaque bar qui se respecte,
la télé allumé en permanence,
passe en boucle depuis une heure
les évènements en République Démocratique du Congo, en République Centre Africaine, au Mali.....

Nous sommes cernés !



Ballade en forêt
Santa Clara en N&B

















Quelques portraits d'ateliers


lundi 11 novembre 2013

Le velvet, le Typhon et les frontistes !

A l'heure où l’Amérique enterre encore une icône de son glorieux passé, 
à l'heure où l'Asie essuie encore un furieux coup de vent, 
Le calme de l'Ogoué, 
chez Schweitzer, à Lambaréné
à l'heure où l'Europe s'oriente encore et de plus en plus vers une voie à l'issue malsaine et pourtant tristement connu, où certains humanoïdes responsables (wouaw !) se permettent des immondices verbaux envers des hommes (femmes) d'état..... 
Ce qui, si l'on s'en tient là, ne serait pas particulièrement choquant au vues des inepties de ce pseudo ersatz de démocrachie.

[Démocrachie ou monarcie ; nf ; Contraction de deux systèmes de gouvernance permettant de faire illusion de l'un tout en fonctionnant comme l'autre. Système éprouvé dans de nombreux pays développés avec plus ou moins d'élégances.]

  Mais ici, point de fond le sujet, non, non, ce ne serait que bien trop élever le débat et puis en sont ils seulement capables ? 
Il s'agit uniquement de la forme, tout ce vomis syllabique n'est occasionné qu'à la gloire de la couleur de peau de la victime !
Où quand la forme de certains discours nous apprends beaucoup sur le fond de leur pensée.....
On frise le Nobel de connerie, la légion d'horreur, le Goncourt du III° reich !

Manque plus qu'un archiduc fusible ne se fasse défoncer le caisson au volant d'un cabriolet allemand dans les alpes autrichiennes par une bande de Roms (forcément) sanguinaires..... Alors on repart....Comme en quatorze !

Un bel hommage pour le centenaire !

Je préfère, en ces glauques heures, au moderne confort occidental, mon modeste quotidien chaotique bercée d'incivisme basique, mais Ô combien inoffensif pour l'espèce humaine !


......Hey babe, take a walk on the wild side.....
Le même en couleurs

mardi 5 novembre 2013

Lambaréné, le fleuve, les gens, l'éclipse.

Évènement rarissime, rameutant tout ce que le gratin mondial compte de spécialistes en matière de phénomènes astronomique (hors frères Bogdanoff, trop chers !), le Gabon accueille l'éclipse totale, la deuxième de 2013, une espèce hybride d'abord annulaire puis totale par la suite.




On ne sait combien cela a du couter au gouvernement pour avoir la primeur du phénomène, qui, je vous le rappelle bande d'ignorants, ne se produit que très rarement, la prochaine au Gabon : Le 12 mars 2165 !
Par contre il est des bruits de sources certes incertaine mais à la fiabilité relative, annonçant plus de 3 000 000 000 de francs CFA (oui trois milliards soit 4,5 millions d'€uros) pour faire venir la Roja, qui, je vous le rappelle, ramassis d'inculte que vous êtes, est l'équipe d'Espagne de football. tout ça pour un match amical (c'est cher l'amitié) contre les panthères, l'équipe locale.
Trois milliards pour onze bellâtres jouant à la baballe, je vous laisse imaginer le nombre de zéros qu'il a fallu aligner pour convaincre notre satellite, la lune bande d’analphabètes !, de se positionner dans l'axe soleil terre !

Tout se monnaye ma pov'dam !
Déjà le père Colomb vers 1504 a du faire péter quelques lingots pour amadouer ces acculturés d'indigènes américains avec une modeste éclipse lunaire et les conséquences que l'on connait pour le continent.

Ce coup-ci c'est au moins la conquête de l'univers qui est en jeu !

Mais pour que l'histoire paraisse moins grossière aux yeux du monde, les choses sont quand même bien faites, Libreville ne sera pas sous la couverture totale de l'ombre de la lune qui va couvrir une bande de 50 km d'un peu au sud de Libreville jusqu'à un peu au nord de Lambaréné.

Nous voila donc embarqué pour un week end sur le fleuve avec un retour le dimanche 03 novembre et une halte prévue aux alentours de Makouké entre 13H15 et 16h15, lieux et horaire bien évidement situés dans la zone fatidique.

L'Ogoué, à Lambaréné
Une minute dans l'ombre de notre étoile, entouré d'observateurs autant fascinés que ridicules !
Une atmosphère très "ile de Paques", mais si, l'ile Chilienne au milieu du Pacifique océan, l'ile aux grandes figures figés (moaï), regardant la même direction et au destin tragique ! décidément !
Le parallèle est troublant n'est il pas ?
....Au moins pour le côté figé .......

Départ pour Lambaréné vendredi premier novembre, le jour des morts, nous ne sommes pas superstitieux, heureusement car les quelques deux cents et quelques kilomètres de route (un bien grand mot pour signifier l'assemblage plus ou moins continu de plaques goudronnés !) sont régulièrement ponctués de compressions, habités, involontaires et dynamiques dont certaines d'une spectaculaire efficacité et ce n'est rien de le dire.
bref trois heures trente plus loin nous voila simultanément en hémisphère sud et encore en vie......ou vice et versa !
Chez les sœurs bleus
La journée s'écoule au rythme de l'Ogoué, tranquillement. Beaucoup de blancs, les hébergements affichent complet. on déniche un petit maquis très local, derrière une station service, au fond d'une impasse, entre deux murs avec vue sur rien.... Une obscure première impression mais un riz Tchep assez fabuleux nous éclairci les papilles et Madame M'Baye est aussi exquise que ses préparation, l'adresse est noté.
Nuit chez les sœurs de l'immaculée conception (Mouarf ! Mouarf !)



Samedi, 
Matinée sous des trombes d'eau, le ciel se vide, c'est temps (!) mieux pour demain !
Croquis de l’Hôpital Schweitzer
Les piroguiers affichent complet eux aussi, les blancs sont partout. Nous voila donc, condamné à errer dans la cité, notre chemin croise celui de SIAT Gabon ou l'on y produit de l'huile (de palme) et du savon (de Marseille !), on tente un coup de bluff pour essayer une visite mais les abysses administratives nous obligent à un repli sur le quartier populaire Isaac et le tout autant pop marché aux poissons. Sur le retour un train de grumes sur l'Ogoué dirigé par trois remorqueurs tente un passage sous les piles d'un (des deux) pont de Lambaréné, tentative réussi.

Fin de journée (16h00 !) avec un bain dans le fleuve.

L'Ogoué à Makouké
Dimanche 03-11-13,
Jour J, on part assez tôt vers le lieux prévu pour l'observation du croisement des trajectoires, un site dégagé (pour voir l'ombre), à proximité d'un village (pour la pédagogie) et du fleuve (pour le romantisme). 
Toute une armada de scientifiques (CNES et ESA pour la plupart) est sur place avec une batterie impressionnante d'appareils en tous genres pour mesurer la luminosité, la température .....
On est prêt !


Quatorze heures quarante, ..... Un joli moment d'humilité.....

lundi 28 octobre 2013

Le Gabon, Libreville le reste et les jolis moments




La vie dans les quartiers, la simplicité des choses, les ciels d'orage, la forêt bruyante et odorante.

Les sourires d’incompréhension culturelle réciproque, les sincères et les autres, ceux des gens qui ont une histoire.




L'espace disponible, les grands ciels colorés, le vent qui précède la pluie.

La sérénité et le calme des villages, l'eau, le fleuve, la mangrove mystérieuse, les odeurs après l'orage.

La puissance de l'océan et le calme de l'estuaire, le fragile équilibre du mélange des cultures.

Les plages désertiques ponctués de grumes, les paysages de savane à l'heure des grandes ombres, la nature primaire, parfois hostile.

Et le temps passé, posé,  à observer, rencontrer et carnétiser !


Tailleurs de pierre de M'bigou


Le stade de l'amitié Sino-Gabonnaise construit a l'occasion de la CAN 2012










Embarcadère de Michel Marine


La pointe Denis et les plateformes de forage qui s'approchent des cotes
La savane qui se jette dans l'océan à la pointe Denis






 

mardi 15 octobre 2013

Traditions


La plage vers le Cap Estérias
Beaucoup de choses peuvent se loger sous la grande chapelle conservatrice des traditions, un joli prétexte pour y abriter un peu tout et n'importe quoi. Encore une belle invention de l'homme, un joyeux bordel pour se permettre pas mal de choses qui habituellement ne passeraient pas le seuil du simple respect de l'autre, encore faudrait-il que l'autre soit respectable ! Alors on use et on abuse, protégés que nous sommes par ce miteux alibi, méprisant jusqu'au trognon les fondamentaux de la base des soubassements du principe (….) de la civilisation.
Un voisin décède, paix à son âme et au reste, et, la nuit qui suit son passage à trépas est consacrée (en un seul mot) à la veillée du mort. Sûrement trop content d'avoir enfin crevé le vieux, faudrait pas qu'il s'échappe dans la dernière longueur !

Jusqu'ici, rien de très original, patience, patience !

Papaye verte
L'après midi, quelques délicats chants religieux s'envolent de la maison fatale, presque émouvant ;-)
18h00, la nuit tombe, elle aussi, les héritiers potentiels et émus de tous bords quittent le navire. Les très proches doivent partager un dernier repas avec le feu grand oncle ou grand père, puis aux alentours de 19h00, l'apothéose, on met les amplis sur la terrasse, le son dans le rouge et un CD, plusieurs même, de chants religieux aux paroles affligeantes, ce n'est pas nouveau mais c'est rien de le dire, et à la bande son travaillée, c'est un bien grand mot, au synthétiseur façon variété disco des années 80 à la sauce équatoriale.

Touriste à l'institut Français

Un genre d'effet de Compagnie Créole remixée par les Bee Gees et joué par Motorhead, le tout distillé par un autoradio Leclerc d'une ZX de 1992, repeinte blanc nacré en 2002 aux jantes alu et aileron assorti (!) et surtout portes grandes ouvertes, 10 heures durant, sans interruption.
Sûrement pour finir de convaincre le vieux de rester dans l'au delà ou d'ici !

Volets clos, fenêtres aussi, rien n'y fait on ne peut fermer l’œil.

Que dire ?

Que faire ?

Rien, nous sommes les étrangers en terre hôte, et quand bien même.

On respecte, l'irrespectable, les traditions, c'est sacré !



Encore un ciel et des arbres


Le dessin de base de celui du haut





mardi 8 octobre 2013

Mescladis


Logiquement, mais oui, il en existe, logiquement donc, au Gabon, à Libreville ici comme ailleurs l'histoire forge au grès des événements et des migrations de populations.
Politique, économique, colonialiste, peu importe la raison, les peuples passent et laissent trace, plus ou moins volontairement, plus ou moins consciemment.
Une grume du Cap Estérias
Le même pays peut être étrangement et durant la même période un eldorado et un purgatoire mais rarement pour les mêmes personnes, en tous cas pas sur des mêmes instants, sauf si le pays dans son ensemble est frappé de dédoublement (ou triplement) de la personnalité chronique !
Le Gabon, ancienne colonie française, je ne vous apprend rien, représente dans la région (centre Afrique-équateur) la stabilité, visiblement recherché au moins en apparence , mais le contraste transfrontalier est si aveuglant que la plus haute marche du podium est quasi-imprenable, les concurrents se tirant régulièrement une balle dans le pied, où ailleurs !
Cinquante ans sans événements majeurs, c'est à dire sans un coup d'état ou sans une révolutions, ce qui, par ailleurs est la même chose, comme un résistant et un terroriste, dans tous les cas c'est le vainqueur qui va statuer sur la case dans laquelle on va enfouir la dépouille du perdant ou ses restes, s'il en reste !
Il est plutôt de coutume ici d'utiliser la machette ou tout autre solution définitive que d'user de palabres et diplomatie à langue de bois plutôt propriété de richeshypocritesdonneursdeleçonsetsouvent (anciens) colonialistes, occidentaux mais pas que.
Encore une étude de ciel et d'arbres
Je disais donc que les gabonais sont logiquement, j'insiste avec la logique car cela me repose d'en trouver une, quelle qu'elle soit, logiquement donc majoritaire chez eux. Et pourtant, 1,6 millions d'habitants dont un tiers d'étrangers (chiffres approximatifs mais ne devant pas être bien loin de la réalité), c'est très peu, en tous cas insuffisant pour faire fonctionner le pays en mode occidental. Les vannes sont donc régulièrement ouvertes, le journal local offrant des pages et des pages aux offices migratoires pour permettre un flux de main d’œuvre bon marche de provenances diverses et variés, et inversement.
Beaucoup de ouest-Africains, de centrafricains, l'herbe étant (réellement) plus verte ici et surtout plus grasse, œuvrant essentiellement comme bras du Gabon.
Une grosse communauté Libanaise, quelques satellites nord Africains, du Maroc à l’Égypte squeezant majoritairement la grande distribution et le business automobile. Une belle échappée des asiatiques, Chinoise pour beaucoup, dans des cercles fermés comme le bois ou plus ouvert comme le commerce ou la restauration (quelle surprise).
Et puis il y a les blancs !
Ah les blancs, européens ou nord américains, ...
Paysage urbain
l'élite, ...
un gage de sérieux,...
un passeport vers la réussite.
Toujours dans un beau costume, des souliers fraîchement cirés, se déplaçant uniquement en voiture avec chauffeur !
Je ne parle pas ici de l'homme au gilet multipoches (voir post précédent) ni même du brave soldat, ou fonctionnaire, venant (re) dorer, son portefeuille et par la même occasion le blason de la patrie des droits de l'homme.
Non, ici c'est le standing, le monde des affaires, le bling bling façon white people, la grande classe !
Un barbouze en Berlutti, un provincial en Hugo Boss, un fils de avec la caisse à papa.....
Bref une carrière inespéré, un cadre, un dirigeant sur parole !

Le monde change ?



vendredi 27 septembre 2013

Quotidien

Rien à faire, même après douze mois de Gabon, ce qui suffit pourtant à certains de pouvoir dire : « j'ai fait l'Afrique.... », le genre de personnage au look baroudeur ardemment travaillé, portant le gilet reporter multipoches et (allons y pour les clichés) appréciant les beautés noires, surtout si elles sont jeunes. 
Sur une plage de LBV avec en fond la pointe Denis de l'autre côté de l'estuaire
 Certainement client du Tropicana, LA boite, celle que l'on retrouve dans la plupart des grandes cités d'Afrique (mais pas que, il y en fut une du coté de Flagnac d’où j'en traine quelques mélancolies) et où l'on y trouve dans le désordre mais systématiquement : de la bière souvent bon marché, des putes souvent jeunes et des blancs, souvent ventripotents et affublés du fameux gilet, bref, rien à faire il est certains aspects du quotidien que je ne peux avaler !
Une des mosquée de LBV

Rien d'inéluctablement ancré à l'Afrique mais plutôt condamné à coller à la bêtise, à l'individualisme et à l'avidité abyssale de quelques uns se sentant quelques pouvoirs et salissant par leur présence le reste de la petite pyramide du haut de laquelle ils contemplent leur malsain royaume.
Mais ici, au Gabon, le monsieur au sommet se voit, se montre et en est fier, on doit pas être loin de la caricature du costard à rayures et des pompes en croco !

Et maintenant on fait quoi ?
On explique le monde aux enfants ?
Ils ont le temps pour se rendre compte que l'eau monte, que le monde du quotidien ne correspond pas du tout à la vision scolaire !
Le syndrome du Père noël perdure mais le grand n'est pas dupe.

Et après ?

Encore une étude de ciel/arbres
On ferme les yeux et on part trois semaines au club med ? L'objectif devenant la raison d'être des quarante neuf autres ?
On se fait Don Quichotte en s'offrant une Kalachnikov ?
On croque dans la mangue pour obtenir sa pyramide ?
On tombe dans l'alcool ?
On s'essaie à l'art (j'ai beaucoup de mal avec ce terme), modestement, s'enfermant dans un processus de création ? Témoignage esthétique de la vie réelle ?

Où bien on s'acharne à dénicher de belles choses, à fabriquer de beaux moments, à extirper du quotidien de belles rencontres !




Et si on ne peux pas on pourra toujours s'offrir un gilet de reporter multipoches, ce qui a en plus l'avantage d'être compatible avec toutes les autres propositions.

 

Bref, On va encore faire comment ?



Jérôme, Chronique de l'équateur, septembre 2013.


vendredi 13 septembre 2013

Retour au Gabon.




Petite série d'études de ciels et d'arbres
Voilà quelque dix jours que nous sommes revenu en terre Gabonaise.
Et, il faut bien le reconnaitre, peu de changements apparents en deux mois.
Toujours le rythme lancinant des coupures d'eau qui hachent et pimentent le quotidien.
Des tas d'ordures domestiques qui fleurissent allègrement et s'étirent sur plusieurs mètres le long des voies, ajoutant par leur présence une délicate note parfumée dans les quartiers, tantôt de décomposition avancée tantôt de subtil fumée de plastique calcinée.
Au bout d'un certain temps, où d'une certaine taille, volumique ou olfactive, je n'ai pas encore trouvé l'élément déclencheur, les quelques hommes ne suffisent plus à débarrasser ces nouvelles collines urbaines, il faut utiliser de plus gros moyens et c'est donc équipés d'un camion benne et d'une pelle mécanique que les rues retrouvent leur aspect et leur largeur d'origine.
Bien sur cela mobilise plus d'hommes, plus d'engins et immobilise des rues créant par là même un nouvel amalgame automobile en des lieux auparavent épargnés par le fléau. Un bonheur.
Que de ressources inattendus ! Peu de répits, peu de monotonies, une surprise à chaque nouveau jour. Youpi.
Voilà maintenant plus de 48 heures que la moitié de la cité est privé d'électricité pour une obscure (littéralement) raison de nouveaux compteurs qui ne supportent pas, ou très mal, les variations de tensions. Pas tropicalisés nous ont même dit les techniciens ce sur quoi l'envie de répondre :" ...Vous par contre....." mais souhaitant une rapide intervention, je me garde mon excellente et assez juste  remarque.
Quoi qu'il en soit, pas de panique, un N° de téléphone nous met directement en relation avec le service clientèle de la SEEG (Service des Eaux et de l’Électricité du Gabon), qui n'est pas situé au Maroc ou en Asie, ni en Norvège mais au Gabon ! 

Surprenant ? 

N'est il pas ? 

Mais pas beaucoup plus efficace pour autant : «  Oui Monsieur, …...., bien Monsieur, …., d'ici quelques heures..... » 
Non, il ne faut pas rire, ni même une trentaine d'heures plus tard et quelques bougies de moins, le discours est le même «  Oui Monsieur, …...., bien Monsieur, …., cela ne devrait plus tarder..... » !
Bref, je sors quand même racheter quelques chandelles supplémentaires et remplir quelques bidons car l'alimentation en eau, elle aussi, est électrique, la vicieuse !
Un beau week-end à goûter aux joies des années quarante en Europe (et encore pas partout) avec en plus la gestion du congélateur qui n'en a rien à faire lui de la fragilité des nouveaux compteurs et qui se réchauffe lentement, inexorablement, se moquant bien de son état de remplissage avancé, le salaud !

La rue d'en dessous, de chez Thierry et Valou

Jérôme, chronique de l'équateur, septembre 2013

jeudi 29 août 2013

Summer trip dernière !

Samedi 25 août 2013 7h30

Quelque part entre deux saucisses (Toulouse et Francfort, ouarf, ouarf !) à bord du Boing 737 qui (devrait) nous pose(r) en Allemagne avant d'enchaîner, deux heures d'attente et sept heures de vol plus loin, pour Libreville ou nous devrions atterrir en fin d'après midi (ce qui est fait puisque vous lisez ces quelques lignes).

Paradou en provence
Voyage radicalement différent de celui de l'été dernier, sans l’enivrant parfum de l'inconnu, qui ne s'applique pas qu'aux voyages par ailleurs mais aux rencontres en général,  et encore un peu de celui de l'aventure, heureusement !

Content d'y retourner, de s'y retrouver après un été à s'éparpiller mais pleins de jolis moments, à Barcelone, à Paris, à Colomiers, à Gimont (ou l'invitation tient toujours !), en Provence, et bien sur en Aveyron.

Nous laissons derrière nous la vieille Europe s'enfoncer doucement dans la grisaille, automnale avec peu de regrets climatiques, politique avec strictement aucun regrets citoyens !

Nous attend ici un alléchant programme pour les dix prochains mois :
Des projets artistiques (forcément) motivants, avec, je l'espère, une exposition à la clé, une éclipse solaire totale, une ou plusieurs poignée(s) de surprises, Afrique oblige, quelques graines d'aventures, un soupçon de voyage et toujours des carnets, des dessins et des couleurs pour que je puisse partager un peu avec vous.



Rodez
Toulouse
Sinon il me reste en stock quelques croquis pour clore la saison 2013 des summer trips.





Agen




vendredi 16 août 2013

Summer trip, part 3, Paris

Petite semaine dans la capitale, à la rencontre de concitoyens de notre époque outre-atlantique, dans une autre vie. Eux aussi ont quittés le "caillou" de façon et avec une impression définitive.
Un boulevard, "Haussmannien"



Quelques incontournables Parisianismes et d'autres incontournés.
 






Arrivés Paris Orly par Easy jet en provenance de Toulouse (où quand l'avion est moins cher que le train !) direction le Louvre, un des rares endroits où l'on peut laisser ses bagages en consignes malgré les plans vigipirate et antiterroristes de l'axe du mal islamo-communiste !

Le Général veille
Visite éclair de deux heures, que des inévitables, La venus de Milo, le radeau de la Méduse, Mona Lisa, la dentelière de Vermeer, la victoire de Samothrace, autoportrait de Dürer....pour les plus connus. Quoi qu'il en soit il suffit de se laisser aspirer par le déplacement des grappes humaines disséminés ici et là dans le musée et l'on tombe à coup sùr sur une œuvre majeure.
 Majeure, s'entend au sens d'histoire de l'art, qui n'est pas forcement en accord avec sa (ma) sensibilité mais ce n'était pas le l'objectif ici. Il faudra revenir.


Le grand Palais
Les jours suivants s'enchainent, dans le désordre et sans hiérarchie, l'arc de triomphe, les quelques sept cents marches du deuxième étage de la vieille Dame, le petit et le grand palais, celui de la découverte et surtout des errances Haussmaniennes et iliennes pleines de charme, sous les ors arrogants de la république.

Paris est une belle ville, elle le peut !
La vieille dame veille elle aussi