Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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mercredi 29 janvier 2014

Un rêve s'évapore

Mardi 21 janvier  17h37  J'attends mon garçon qui termine une  activité.


Base militaire du 6ème BIMA (Base d'Infanterie de MArine), Libreville, Gabon.
...le bon grain de l'ivraie...

Le camp est un peu déserté, les évènements dans le proche voisinage occupent pas mal les occasionnels autochtones.


Certes ils sont ici aussi pour ça, ....., si ça suffit à saucissonner son sort, c'est assez satisfaisant.....satané persifleur !  Pssssssssss


Je m'égare, je m'égare..... Un bout de France, ordonné, propre, discipliné, aseptisé, féminisé (pour les raisons évoqués ci dessus), un petit air de base militaire hollywoodienne, du genre pacifique sud, en référence aux "têtes brulés" pour les connaisseurs.....

On change les jeep Willys en Peugeot P4, les parasols Budweiser en table en plastique Ricard, le stade de base ball en terrain de pétanque.....


Plage de Libreville
Tout devient rapidement bien moins Rok'n Roll, le charme s'évapore, se brumise, s'éparpille.

Tout un pan  de rêve dynamité, 

c'est fragile un rêve....

Et ce mystérieux exotisme qui s'entête à embellir les chose, qui nous refait le syndrome de l'herbe verte du voisin ....




Pépé Boyington n'aura plus jamais la même saveur.






jeudi 16 janvier 2014

Retour sur le continent

2013 s'est achevé discrètement, approximativement autour du 31 décembre, un peu comme une habitude, une espèce de tradition annuelle scrupuleusement respectée.

Une plage de Santa Clara
Mais ce mois de décembre restera tristement en mémoire pour avoir vu la disparition d'une célébrité planétaire, une personnalité incontournable, peut être l'homme dont l'histoire oubliera son nom parmis les derniers.

A des années lumières des cocufiages improbables de notre Flamby premier, dont on se fout comme de la plupart des promesses d'un menteur, homme politique, aux intonations pourtant si sincères et si impliqués lors des campagnes commerciales, électorales .....

Bien loin aussi devant les présidents de la première puissance mondiale, pour ne citer qu'eux. Celui nous implorant de partager sa vision de l'axe du mal .... mais si ! l'imbécile imbibé ! Ou encore son père, dont l'histoire restera davantage marqué par ses rôles dans des westerns de série B que celui qu'il a interprété de premier homme du pays ... 
 
Et aussi l'autre, farcissant ses assistantes de Cohibas, entre autres fonctions attribués, et l'avouant piteusement devant ses disciples, concitoyens quelques temps après !

Ou bien le riche Irlandais de bonne famille se cassant lamentablement les dents sur une plage cubaine ainsi que le crane dans une Lincoln Continental décapotable de 1961 à Dallas quelques temps plus tard......



....je pourrais en remplir des pages et des pages et sur presque tous les pantins, présidents de quelques nations qu'ils soient.

Je n'ose même pas comparer ici notre vedette décédé de décembre avec les stars actuelles de la chansonnette ni même avec nos gladiateurs modernes jouant à la baballe pour quelques millions d'euros mensuels se farcissant eux aussi, l'activité n'étant pas une exclusivité d'escroc, de président, quelques jeunes écervelées tout juste sorties de l'adolescence .... au moins se confortent ils pensant être capable de soutenir une conversation avec......avant ou après l'activité sus nommée.

Toyota Corolla 74 colorisé

...non, non, restons sérieux et comparons ce qui est comparable....


Notre illustre devance aussi, et de loin, tous ces ramassis d'artistes, dont la misérable activité pourrait se résumer comme réaliser des créations pour (s') interpeller, un chose pour esthétiser le quotidien (?) ......

Que des trucs d'intellectuels qui ne servent définitivement à rien et donc au combien inutiles face à la redoutable efficacité de la création de Monsieur Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov dont le nom technique de son invention est : 

AK 47, Avtomat Kalachnikov  1947......

Surement un brave type au demeurant !


 


lundi 6 janvier 2014

Sao Tomé part 3

Lundi 30 décembre

Journée tranquille, notre avion du retour, le mercredi 01/01/14 est annulé, il n'a en fait, jamais existé !
Formalités banales ... gestion courante ... agence de voyage ... réclamations .... bonjour Madame .... respirer par le nez .....Facile !


Visite du musée national, dans un ancien fort portugais, à l'inspiration toute Vaubanienne, qui retrace la courte histoire de la République Démocratique de São Tomé & Principe depuis l'indépendance 1975 ! La nationalisation des plantations, l'artisanat local, la faune et voilà  (j'exagère à peine) !

Direction maintenant la Cacau, 

Casa das Artes Criaçao  Ambiente et Utopias, un lieu crée par Carlos Silva, décidément, (voir précédent post) qui accueille actuellement une biennale d'art contemporain d'assez bonne qualité. Regroupant des artistes essentiellement lusophones, Angolais, Cap-verdiens et Santoméens pour la plupart, c'est remarquable ce que peut faire un seul homme pour le rayonnement de son ile/pays !
Beaucoup pourraient avoir la bonne idée de s'en inspirer, un grand local désaffecté, quelques cloisons amovibles, un bon coup de peinture, le tout pas trop mal situé et avec aux commandes un directeur compétant et le tour est joué, mais faut croire que parfois c'est très compliqué, surtout le dernier point, ce doit être difficile de refuser aux fils de, à l'oncle de, ou que sais-je encore.....


Mardi 31 décembre

Direction la montagne, dans le centre de l'ile.
Bonbain, magnifique habitation centenaire, toute en bois, au bout du bout du fond du ...... très loin de tout !
Au milieu d'un écrin tout en relief de montagnes et de verdures verdoyantes, un site vraiment remarquable.
Traversés de plantations diverses, betteraves, endives....Ah vous suivez toujours ?
Ok ! café, cacao, bananes sur une piste à la fois pavé et d'un joyeux bucolisme.

Sous la forêt arpentant les collines parfois à tendance assez abruptes, on s'attend à voir surgir à tous moments le Dr Jones (Indiana de son prénom) de derrière une cascade ou dévalant une pente vertigineuse ou de je ne sais où !

Dernière soirée de l'année à la capitale tranquille, pas de :

5......4......3.....2.....1......bônané ! 

Non, non, très peu pour moi, je n'ai jamais aimé ça, couché 22 heures et 2014 est arrivé malgré tout, à peu près autour de minuit ....d'après une source plus ou moins sûre !

La encore il existe de bien plus graves évènements, malgré la une des différents journaux et le quasi monopole des chaines tv.


Mercredi 01/01/14

En route pour le grand sud, la pointe à l'extrémité de l'ile juste au dessus de la ligne d'équateur, face à l'ile de Rojas.



 Journée férié pour les Santoméens, dans l'ensemble consacrée à la plage et pas mal aussi à l'alcool.....Traversés de villages quelques peu perturbés....

De jolis paysages, de plages, de montagnes, de plantations et de misère. je ne suis pas à l'aise avec ça et ne souhaite pas l'être. Ce genre de mal-être qui me semble plutôt sain, la phase suivante s’accommodant et acceptant ce grand écart culturel et social ne pouvant que déboucher sur une indifférence vis à vis du bas peuple en s'autoproclamant civilisation supérieure.
Le mal de mer me gagne, vite un sac !
Il faut dire aussi que les routes tournent beaucoup par ici !


Jeudi 02 janvier   Dernier jour sur l'ile.

On tourne, on roule on cherche la dernière visite, quelques sites géologiques, quelques boutiques artisanales avec la bonne excuse de faire travailler le commerce local., fô bien ramener un p'tit quek'chose !
Peut être pour se prouver que nous y sommes bien allés un jour .....quand l'Alzeimer nous emportera.....qui ça ? .....

Et puis une idée lumineuse, aller voir la chocolaterie de Claudio Corallo.
Un laboratoire, dans une maison qui n'augure en rien de la représentation et de la dégustation à venir. Un véritable alchimiste qui se partage entre la Bolivie, le Liberia et São tomé, teste des mélanges, tous bien sur à base de cacao, souvent avec du café mais aussi du poivre, du gingembre, de l'orange... Cultive d'anciennes essences de café et de cacao essentiellement. Des espèces non rentables économiquement mais pas pour nos papilles pour lesquelles c'est jour de fête, de savants dosages d'une précision et d'un descriptif gustatif remarquable de justesse.
Un type bien, compétant, qui aime son boulot, qui s'insurge contre le fait qu'un chocolat 100% cacao ne peut pas s'appeler chocolat, par contre un mélange de lait en poudre, de sucre et de beurre (de cacao) lui peut (sic) !
Toyota corolla 1974


 Fin de séjour sur l'ile chocolat qui, finalement, porte pas si mal son surnom. 

Sentiment mitigé, quelques jolis rencontres, d'outre Quiévrain  notamment avec leur quotidien Kinshasaien pas toujours simple non plus.....

Un beau voyage au milieu du monde, pas reposant, comme je les aime.....

Faut maintenant digérer tout ça !

dimanche 5 janvier 2014

Sao Tome part 2

26 décembre, 11h45,

Après avoir longé la côte sur une route toute de corniche constituée,  nous voila au restaurant, dans le village de  Néves, l'adresse incontournable, dans tous les guides, pour déguster le crabe local.
Un cadre très, trop, rustique, et c'est un minimum minimaliste de le dire, on rame à l'imaginer.
Autour d'une place, au cœur du village, faisant office de décharge municipale, se repartissent des habitations essentiellement des cabanes en bois sur pilotis dans un style bidonville assez avancé. Quelques rares maisons coloniales délabrés à étages peinent à égayer l'ensemble.

Au milieu de la place, quelques autochtones viennent à espaces régulier déverser leurs déchets domestiques et autres bouteilles de bière, effrayant au passage la dizaine de porcs et autant de chèvres festoyant dans ces immondices et participant grandement à la douce symphonie olfactive du lieu.
Des enfants passent en jouant, certains s'arrêtent quelques instants, écartant leur short/jupe et urinent debout pour repartir rejoindre rapidement leur camarades, d'autres s'accroupissent pour déféquer sur la dite place, cherchant de leur main une pierre, un morceau de bouteille plastique, comble du luxe, un bout de papier, afin de parachever leur œuvre et repartent en courant.

S'en est trop pour moi, l'odeur âcre des déjections animales (!) mêlés à tout ce que le petit monde gravitant sur et autour de cette place nous renvoie comme image, c'est indécent.
Non pas que je veuille me voiler la face sur la réalité quotidienne de la misère humaine, mais ce voyeurisme, cette mise en scène,  nous, arrivant en 4x4 rutilant pour manger des crabes avec vue sur cour, c'est trop.
Un Desprosges aurait conclu : "salaud de pauvres,  ils nous gâchent nos crabes", 

c'est pas faux, 

je n'ai rien mangé.




27 décembre,

Nous sommes finalement revenus à la capitale, à la civilisation (!).
Décidément, nos vacances africaines ne nous réussissent pas, aujourd'hui le plus grand nous gratifie d'un 40,2° de fièvre..... Docteur, test palu, pharmacie, la routine....

Maintenant que nous voila véhiculés, nous allons rayonner de Sao Tomé city.

Pendant que le convalescent reprend des forces supervisé en cela par la mère supérieure, après midi snorkelling à Lagoa azul avec le deuxième, qui lui ne s’arrête qu'en moyenne 7 heures sur 24, le temps de sa nuit, et ce n'est pas beaucoup plus reposant....
Bref nous voila donc dans cette magnifique crique isolée, armé de masque et tuba, une eau turquoise, des baobabs sur la plage, des milliers de poissons directement sortis d'un aquarium de carte postale un bien joli spectacle.


Retour par une des plus grandes plantation de l'ile, la roça Agostinho Netto, tout un village aux bâtiments coloniaux œuvrant plus ou moins tous pour la (les) plantation(s), cacao, café essentiellement.
Ici aussi, arrivée en 4x4, forcement nous ne passons pas inaperçus, je vois dans les yeux des gamins un mélange d'envie et de rejet, le même que j'avais dans mon enfance quand débarquaient dans ma cambrouse pour les vacances les parisiens avec la dernière Renault 16 TL full options (à l'époque on disait plutôt toutes options !), antenne électrique, radio cassette auto reverse, le nec plus ultra des seventies pour ne citer que du matériel !
Je ne suis pas à l'aise pour apprécier le lieux à sa juste valeur et ne souhaite pas davantage y rester pour m'en imprégner. 
Comment échanger d'égal à égal dans ces conditions ?
Entre êtres humains ?
Mais il y a, la encore, des choses plus graves que les états d’âme d'un (fortuné) touriste dans un pays en voie de développement.

29 décembre,
Départ pour le grand sud, la route sinueuse mais en plutôt bon état traverse quelques villages épars et nous offre en quasi permanence un point de vue assez exceptionnel sur la forêt la montagne et la mer.
Quelques curiosités assez remarquables et toujours un peu le même "accueil" lors des traversés de villages, pas de quoi un article sur l'invention du fil à couper l'eau chaude ....
Et puis, un peu par hasard, un peu par le bouche à oreilles, nous nous arrêtons à Sao Joa dos Angolares dans la roça San Joa reconverti en
La vue sur la baie de Sao Joa de la Roça
restaurant et hébergement pour touristes.
Le chef, Carlos Silva (un artiste, cuisinier voyageur) internationalement reconnu (vu à la télé !) nous accueille et sera aux manettes aujourd'hui, nous avons visiblement de la chance et son succès n'est pas usurpé.
Ils méritent (la chef et sa roça) vraiment le détour, et à eux seul justifient le voyage.

Soirée à la capitale, le grand va mieux et tient à skater quelques spots repérés auparavant. Je prend de quoi dessiner et, en avant Guingamp, nous voila autour de la cathédrale, à coté du palais présidentiel, chacun dans son activité. Un très bon accueil de la part de la population, il faut dire que nous assurons le spectacle, même la garde républicaine est venu à notre rencontre. Un peu inquiet au départ, une méfiance toute naturelle à la vue d'une meute de 5 ou 6 bérets rouges armés de kalachnikov s'approchant d'un pas décidé !!
Mais que nenni, point belliqueux ils étaient, juste une saine curiosité.

Il existe des situations plus inquiétantes ......

vendredi 3 janvier 2014

Sao Tome part 1

23 décembre 2013 12h23


Aéroport international Léon MBa de Libreville zone Duty free, du champagne, des cigares, du parfum, du whisky,  des montres de luxe, une clim à 17 ° , le fascinant monde des business man à portée de main, ça fait rêver !

18h00 heure locale, nous voila à Sao Tomé,  dans la capitale éponyme après 50 minutes de vol seulement. Un ATR 72, le même qu'air St Pierre en plus grand, mais ici avec 2 bagages perdus ....

 Respirer par le nez ....

Nous nous rendons au comptoir de la compagnie à l'aéroport,  le responsable simule l'incompréhension et se tire subitement ...

Respirer par le nez ...

Taxi, ou du moins le véhicule qui fait office de, direction l'agence de la dite compagnie au centre ville et ... même chose, ils ne peuvent rien pour nous, ni passer un coup de fil, un fax, un mail, ni remplir une attestation, ni rien du tout et ont surtout l'intention de ne pas en faire plus. Le ton monte, j'explique alors à la directrice, ou du moins la dame qui fait office de, avec la grande diplomatie qui caractérise tout latin d'origine un peu en surchauffe,  mon étonnement devant son abyssale incompétence ... elle n'a pas aimé ...
Je lui suggère alors de respirer par le nez et laisse à d'autres le soin de tenter une éventuelle suspicion de début d'explication.
Trente minutes plus tard, nous voila à l'hôtel avec juste nos brosses à dents.
Respirer par le nez, il y a des choses plus graves.

24 décembre  Il y a des choses plus graves.

Épaves dans la baie de Sao Tomé
Trouver quelques fringues au marché central, une aventure haute en couleurs, tongues, shorts,  maillots de bains,  le minimum vital sous ces latitudes. Cent dollars US par bagages grassement octroyé par l'agence,  même jusqu'ici le billet vert est roi, la monnaie locale étant le Dobra (24500 fois moins cher que l'€uro) le change nous donne droit a quelques brouettes de monnaie de singe, pas très pratique à gérer,  mais il y a, la aussi, des choses plus graves.

Le soir on se dégote une sorte de bodega portugo-santoméene, c'est soir de fête,  gambas, vin blanc, rhum en dessert, je m'endort vite .....

Le père Noël étant dans les bagages et l'agence ne prenant pas en charge ce genre d'aléas,  il passera demain !

25 décembre  

2 jours de perdus ou nous sommes passés à côté du lieu, happé par les formalités,  de la petite gestion du quotidien, rien que des jolis moments !
Bref, on arrive à s'en détacher et à s'immerger dans ce bain afrolusocaribeen.
La ville est belle, beaucoup de maisons coloniales majestueuses à la beauté délabré,  pas sans rappeler la Havane,  en miniature et largement moins militarisé, mais ils n'ont pas non plus la même histoire et la ville en perd avec une bonne dose de romantisme et puis nous sommes, malgré les apparences,  quand même en Afrique ....

Nous avons récupéré nos bagages,
      Mais il y a toujours des choses plus grave.

On profite de la plage (propre), des eaux turquoises, d'un civisme routier relativement évolué et d'un tourisme encore balbutiant mais tellement enjoué !
Demain, on part dans le nord.
La savane, les montagnes, les baobabs géants pleins de promesses du petit futé (notre guide de voyage).

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