Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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vendredi 27 septembre 2013

Quotidien

Rien à faire, même après douze mois de Gabon, ce qui suffit pourtant à certains de pouvoir dire : « j'ai fait l'Afrique.... », le genre de personnage au look baroudeur ardemment travaillé, portant le gilet reporter multipoches et (allons y pour les clichés) appréciant les beautés noires, surtout si elles sont jeunes. 
Sur une plage de LBV avec en fond la pointe Denis de l'autre côté de l'estuaire
 Certainement client du Tropicana, LA boite, celle que l'on retrouve dans la plupart des grandes cités d'Afrique (mais pas que, il y en fut une du coté de Flagnac d’où j'en traine quelques mélancolies) et où l'on y trouve dans le désordre mais systématiquement : de la bière souvent bon marché, des putes souvent jeunes et des blancs, souvent ventripotents et affublés du fameux gilet, bref, rien à faire il est certains aspects du quotidien que je ne peux avaler !
Une des mosquée de LBV

Rien d'inéluctablement ancré à l'Afrique mais plutôt condamné à coller à la bêtise, à l'individualisme et à l'avidité abyssale de quelques uns se sentant quelques pouvoirs et salissant par leur présence le reste de la petite pyramide du haut de laquelle ils contemplent leur malsain royaume.
Mais ici, au Gabon, le monsieur au sommet se voit, se montre et en est fier, on doit pas être loin de la caricature du costard à rayures et des pompes en croco !

Et maintenant on fait quoi ?
On explique le monde aux enfants ?
Ils ont le temps pour se rendre compte que l'eau monte, que le monde du quotidien ne correspond pas du tout à la vision scolaire !
Le syndrome du Père noël perdure mais le grand n'est pas dupe.

Et après ?

Encore une étude de ciel/arbres
On ferme les yeux et on part trois semaines au club med ? L'objectif devenant la raison d'être des quarante neuf autres ?
On se fait Don Quichotte en s'offrant une Kalachnikov ?
On croque dans la mangue pour obtenir sa pyramide ?
On tombe dans l'alcool ?
On s'essaie à l'art (j'ai beaucoup de mal avec ce terme), modestement, s'enfermant dans un processus de création ? Témoignage esthétique de la vie réelle ?

Où bien on s'acharne à dénicher de belles choses, à fabriquer de beaux moments, à extirper du quotidien de belles rencontres !




Et si on ne peux pas on pourra toujours s'offrir un gilet de reporter multipoches, ce qui a en plus l'avantage d'être compatible avec toutes les autres propositions.

 

Bref, On va encore faire comment ?



Jérôme, Chronique de l'équateur, septembre 2013.


vendredi 13 septembre 2013

Retour au Gabon.




Petite série d'études de ciels et d'arbres
Voilà quelque dix jours que nous sommes revenu en terre Gabonaise.
Et, il faut bien le reconnaitre, peu de changements apparents en deux mois.
Toujours le rythme lancinant des coupures d'eau qui hachent et pimentent le quotidien.
Des tas d'ordures domestiques qui fleurissent allègrement et s'étirent sur plusieurs mètres le long des voies, ajoutant par leur présence une délicate note parfumée dans les quartiers, tantôt de décomposition avancée tantôt de subtil fumée de plastique calcinée.
Au bout d'un certain temps, où d'une certaine taille, volumique ou olfactive, je n'ai pas encore trouvé l'élément déclencheur, les quelques hommes ne suffisent plus à débarrasser ces nouvelles collines urbaines, il faut utiliser de plus gros moyens et c'est donc équipés d'un camion benne et d'une pelle mécanique que les rues retrouvent leur aspect et leur largeur d'origine.
Bien sur cela mobilise plus d'hommes, plus d'engins et immobilise des rues créant par là même un nouvel amalgame automobile en des lieux auparavent épargnés par le fléau. Un bonheur.
Que de ressources inattendus ! Peu de répits, peu de monotonies, une surprise à chaque nouveau jour. Youpi.
Voilà maintenant plus de 48 heures que la moitié de la cité est privé d'électricité pour une obscure (littéralement) raison de nouveaux compteurs qui ne supportent pas, ou très mal, les variations de tensions. Pas tropicalisés nous ont même dit les techniciens ce sur quoi l'envie de répondre :" ...Vous par contre....." mais souhaitant une rapide intervention, je me garde mon excellente et assez juste  remarque.
Quoi qu'il en soit, pas de panique, un N° de téléphone nous met directement en relation avec le service clientèle de la SEEG (Service des Eaux et de l’Électricité du Gabon), qui n'est pas situé au Maroc ou en Asie, ni en Norvège mais au Gabon ! 

Surprenant ? 

N'est il pas ? 

Mais pas beaucoup plus efficace pour autant : «  Oui Monsieur, …...., bien Monsieur, …., d'ici quelques heures..... » 
Non, il ne faut pas rire, ni même une trentaine d'heures plus tard et quelques bougies de moins, le discours est le même «  Oui Monsieur, …...., bien Monsieur, …., cela ne devrait plus tarder..... » !
Bref, je sors quand même racheter quelques chandelles supplémentaires et remplir quelques bidons car l'alimentation en eau, elle aussi, est électrique, la vicieuse !
Un beau week-end à goûter aux joies des années quarante en Europe (et encore pas partout) avec en plus la gestion du congélateur qui n'en a rien à faire lui de la fragilité des nouveaux compteurs et qui se réchauffe lentement, inexorablement, se moquant bien de son état de remplissage avancé, le salaud !

La rue d'en dessous, de chez Thierry et Valou

Jérôme, chronique de l'équateur, septembre 2013