Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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vendredi 21 mars 2014

Chroniques de l'ordinaire

Comme chaque mercredi, je m'en vais, sous une chaleur accablante et néanmoins équatoriale du début d'après midi, quérir un taxi pour me conduire au siège de l'association Kamba & Picasso où je tente de dispenser quelques bénéfiques conseils plus ou moins éclairés à quelques amateurs, eux aussi plus ou moins éclairés. Ces séances se transformant fréquemment en atelier de dessin où les enfants de l'association posent régulièrement, pour nous et pour la beauté de l'art.


Je dois donc traverser la ville en compagnie d'un chauffeur, à l'éclairage aléatoire, lui aussi, et de quelques clients, aussi divers que variés selon le trajet emprunté et les quartiers parcourus.

A chaque fois une nouvelle aventure, l'objet d'un article proche de la science fiction et dans tous les cas riche d'enseignement sur les comportements en société pour un petit blanc perdu sous le soleil d'Afrique centrale, où la grande majorité des chauffeurs sont OuestAf.

La quatre voies longeant le bord de mer étant perpétuellement frappé d'occlusion automobile chronique, de même que certains axes stratégiques, les taxis globalement bien plus malins que le basique bipède posé derrière son volant, se déplacent donc sur des voies annexes, secondaires, tertiaires ....primitives ! Que même pas tu pourrais croire qu'un engin motorisé aurait un jour le loisir de s'y mouvoir.
Me voila donc embarqué pour ma séance de découverte du monde contemporain, où les relations humaines prennent ici une autre dimension. 
Le trajet durant entre vingt et quarante cinq minutes selon le degré d'éclairage du pilote et celui de l'occlusion de la capitale. Je mise assez gros (parce qu'ici, on mise le taxi en annonçant un lieu et une somme) pour ne pas avoir à subir d'agression solaire en bord de route dans l'attente d'un carrosse moins gourmand en CFA !
Le bâtiment Total (pétrole) Libreville, centre ville
Confortablement installé, du moins au mieux que l'on puisse l'être dans ce que l'on nomme un peu facilement ici un véhicule automobile !

La route qui défile entre nos pieds.....
Des vis, ficelles et fer à béton pour faire office de poignée....
Les roues voilées qui font un déplacement chaloupée ......
Des vitres en ruban adhésif.....
Un déplacement "en crabe" suite à un accident rapidement réparé ....
 
Le genre d'objet qui serait réformé dès la première ligne du compte rendu du contrôle technique ...... dans un autre monde.
Bref, me voila donc installé, tous mes sens aux aguets !
Freinant de temps en temps à la place du chauffeur ma main droite incrustant ses empreintes dans la poignée de maintien ou du moins dans l'objet faisant office de !

Rapidement les premiers clients et peu de temps après les premiers conseils de conduite ...... haï !

 "...mais tu vas pas les laisser tous passer , oh ..."


"....mais serre donc ... oh ! .... tu es un vrai taskiman ? (véridique !) ..."

Je me dit alors que le trajet risque d'être long.... d'autant plus que chaque rue qu'il emprunte pour couper s'avère en travaux ou fermé !

"..... tu es pas un taskiman !..... moi je les connais tous ....."

Et que je prends les clients à témoin, et que le ton monte en même temps que le pilotage devient nerveux, haï !
  "......tu vas me taper ? ......"

Non, non, non ! 
Personne ne va taper personne .....
Je jette discrètement un oeil cherchant une camera caché,  je ne m'y ferrais jamais !
Conférence sur le refus de guerre à L'institut Français

Les quarante minutes suivantes se sont déroulées au travers d'une chaleur étouffante,  dans un taski non climatisé,  à basse vitesse grâce aux choix d'itinéraire peu judicieux de notre pilote visiblement resté dans l'obscurité,  et nous n'avons pas écouté la radio !









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