Une
fois évoqué l'aisance du trafic automobile, la rigueur avec
laquelle les usagers honorent la signalisation et la sérénité
ambiante dominant les différents axes de roulage, il faut bien se
déplacer.
Une
foultitude de moyens est mis à disposition du citoyen dakarois et
sans mauvaise foi (!) l'offre est large.
Le plus illustre et le plus emblématique de la capitale voir du pays, le rustique “car rapide”. Un vieux camion Renault-Saviem modèle SB2 ou SG2, pour les spécialistes, re-carrossé et réaménagé en 23 places assises. Deux salons de dix places plus trois dans la cabine partagé avec le pilote , et une bonne poignée debout dont l'apprenti, à l'arrière, sur le marche pied extérieur, l'ensemble débordant habituellement de passagers par toutes les ouvertures disponibles.
Rivalisant les uns les autres d'ornements sur une semblable base jaune et bleu dans un style art nouveau islamisant surchargé et largement africanisé. Il lâche à chaque démarrage un nostalgique panache bleuté aux effluves d'huile moteur calciné très seventies.
Pour
votre culture et celle en général, il vient quand même de faire
son entrée au musée de l'homme à Paris.
En
service depuis les années .....suivant l'indépendance, c'est ici une véritable institution,
un monument historique, qui, une fois n'est pas coutume, n’a pas
attendu la parisienne reconnaissance pour l'être.
Reconnu.
Mais, émergence oblige il finit par être légèrement supplanté et presque détrôné par d'austères fourgons Mercedes Benz blanc modèle 310, les Ndiaga-Ndiaye. Plus de places, plus moderne (relativement, bien sur) bien que datant de la fin des années 80, une déco épuré, ce qu'il perd en charme et exotisme, il le gagne en efficacité. Même le nuage gris-noir déversé au moindre coup d'accélérateur et au délicat bouquet de particules diesélisantes est d'une sobriété très …..allemande.
Sobriété
relative au contexte local, s'entend, le même véhicule positionné
en Norvège, ferait inéluctablement figure d'un arbre de noël
roulant d'un exotisme tropical torride.
Dernière innovation de début du 21ème siècle, symbole d'un réalisme économique, plusieurs compagnies gagnent des parts de marchés, notamment des bus TATA (la marque indienne) à la même sobriété africaine que les bus teutons qui se généralisent en masse et semblent sérieusement envisager de devenir calife à la place du calife.
L'époque
n'est pas propice aux poètes et aux artistes !