Rien
à faire, même après douze mois de Gabon, ce qui suffit pourtant à
certains de pouvoir dire : « j'ai fait
l'Afrique.... », le genre de personnage au look baroudeur
ardemment travaillé, portant le gilet reporter multipoches et
(allons y pour les clichés) appréciant les beautés noires, surtout
si elles sont jeunes.
Sur une plage de LBV avec en fond la pointe Denis de l'autre côté de l'estuaire |
Certainement client du Tropicana, LA
boite, celle que l'on retrouve dans la plupart des grandes cités
d'Afrique (mais pas que, il y en fut une du coté de Flagnac d’où
j'en traine quelques mélancolies) et où l'on y trouve dans le
désordre mais systématiquement : de la bière souvent bon
marché, des putes souvent jeunes et des blancs, souvent
ventripotents et affublés du fameux gilet, bref, rien à faire il
est certains aspects du quotidien que je ne peux avaler !
Une des mosquée de LBV |
Rien
d'inéluctablement ancré à l'Afrique mais plutôt condamné à
coller à la bêtise, à l'individualisme et à l'avidité abyssale
de quelques uns se sentant quelques pouvoirs et salissant par leur
présence le reste de la petite pyramide du haut de laquelle ils
contemplent leur malsain royaume.
Mais
ici, au Gabon, le monsieur au sommet se voit, se montre et en est
fier, on doit pas être loin de la caricature du costard à rayures
et des pompes en croco !
Et
maintenant on fait quoi ?
On
explique le monde aux enfants ?
Ils
ont le temps pour se rendre compte que l'eau monte, que le monde du
quotidien ne correspond pas du tout à la vision scolaire !
Le
syndrome du Père noël perdure mais le grand n'est pas dupe.
Et
après ?
Encore une étude de ciel/arbres |
On
ferme les yeux et on part trois semaines au club med ?
L'objectif devenant la raison d'être des quarante neuf autres ?
On
se fait Don Quichotte en s'offrant une Kalachnikov ?
On
croque dans la mangue pour obtenir sa pyramide ?
On
tombe dans l'alcool ?
On
s'essaie à l'art (j'ai beaucoup de mal avec ce terme), modestement,
s'enfermant dans un processus de création ? Témoignage
esthétique de la vie réelle ?
Où
bien on s'acharne à dénicher de belles choses, à fabriquer de
beaux moments,
à extirper du quotidien de belles rencontres !
Et
si on ne peux pas on pourra toujours s'offrir un gilet de reporter
multipoches, ce qui a en plus l'avantage d'être compatible avec
toutes les autres propositions.
Bref,
On va encore faire comment ?
Jérôme,
Chronique de l'équateur, septembre 2013.