Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

Translate

samedi 2 avril 2016

Quotidien d'une aventure ouest-africaine

Lundi 28 mars 6h15

Je me lève...
  je te bouscule....
    Tu ne te réveilles pas ..... 

     Et je pose les roulettes de mon unique bagage cabine dans le hall de l'aéroport Léon M'Ba de Libreville à 8h47. Je me dirige vers le comptoir des formalités d'enregistrement et une hôtesse annonce avec un détachement tout relatif que le vol ASKY KP045 à destination de Cotonou, via Lomé, est annulé.
Quoi ?
Comment ?

....10h33, assis dans un taxi, mon unique bagage cabine et ses roulettes gentiment au repos dans le coffre, je rentre à la maison.

Mardi 29 mars 5h30

Je déroule le même scénario et à 7h30 je suis déjà dans la file d'attente avec les passagers déroutés de la veille et les roulettes au sol surmontés de mon toujours unique bagage cabine. Le vol est là, et à l'heure.
Ce qui, ici, est presque plus surprenant que l(')a (mésa)venture de la veille.
- J'avais prévenu que j'étais de mauvaise foi-

Arrivé à bon port à 14h15, soit plus de 25 heures après le plan de vol prévu.
C'est ce mot, je crois, la source de mon incapacité d'adaptation. 
Prévoir, prévu, prévision.
Je ne pensais pas être dans la catégorie des prévoyants, mais ne rien pouvoir prévoir à ce point est d'un fatiguant assez difficilement prévisible.
Tout finissant toujours par s'arranger, me voila comme prévu, mais plus vieux d'une journée, arrivé à l'aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou, capitale économique du Bénin, anciennement royaume de Dahomey.
32°celsius, soleil, l'air un poil plus sec qu'à Bongoland, me semble t-il.
Taxi.
Un luxueux complexe hôtelier en bord de mer m'attend :
"M. Garcia, votre réservation chambre n°149 est prête"
Les méandres de la vie sont parfois étranges, la réservation est au nom de Garcia Antoine, Antoine n'étant ni mon premier, ni mon second ni même mon troisième prénom, mais celui de mon grand père. Plus exactement Antonio,  francisé par soucis d'intégration.
Mais personne ici n'est censé le savoir ???????
Peut être un avertissement à peine dissimulé de la Stasi locale ?????
Bref !
Je signe les multiples formulaires, d’où venez vous ? que venez vous faire ? Qui venez vous voir ? Où logez vous ? Combien de temps restez vous ? ...
Rien à envier à une bonne vieille dictature bolchevique des années cinquante (peut être une réminiscence du passé marxiste-léniniste du pays), mais le tout effectué avec autant de sourire que de courtoisie, fait au final une bonne différence, entre les ex-colonisés-URSS, notre obscure et belle monarchie équato-pétrolifère de bord de mer et ici.


Une première impression mitigé de la ville, envahi de zems (abréviation de zemidjans, petites motos-taxis) selon une chorégraphie extrêmement fluide en rapport à leur nombre et leur mode de circulation, qui, on peut le dire, est assez proche d'un bordel sans nom. De larges avenues, bitumés ou pavés pour beaucoup, bordés de modernes bâtiments, pour la plupart en travaux. Quelques architectures bétonnés, aussi originales que défraichis à l'esthétique seventies de l'Afrique flamboyante enfin libéré du joug colonisateur. Le tout assaisonné d'une présence militaire en arme assez voyante, mais c'est sans doute la finalité recherché.

Mercredi 30 mars

journée studieuse achevé à 16h00. Ce qui laisse de la place pour tourismer. La première impression de la veille se confirme et la ville ne présente pas d’intérêt notoire, ni d’intérêt du tout....
   ... au premier abord....
      .... peut être faudrait il insister un peu !
Quelques emplettes pour la famille, puis ayant écumé l’essentiel de ce soir, du moins me semble t-il, 20 h 17 retour hôtel.
Une dernière béninoise pour la route....C'est la bière locale...
je ne me permettrais pas .....
Dans un cadre de carte postale des années 60 suranné, genre Acapulco, bord de piscine légèrement défraichit, lui aussi, à 400 m de l'océan, bordé de palmiers et de transats à rayures blanches et bleus, quelque parasols de chaume et service au nœud pap.
Nous y voila ! 

Jeudi 31 mars

Dernière journée de travail clôturé par le traditionnel repas de fin de stage. Après un effort assez bien dissimulé je me surprend à sortir de mon autisme et accepter l'invitation de quelques collègues.... néanmoins sympathiques.
Faut que je me calme avant de siffloter le petit bonhomme en mousse ou de faire tourner les serviettes pendant le repas ! 
Je l'ai fait, le repas, pas les serviettes en mousse !
Auparavant j'insiste encore pour chercher un charme caché, oublié....autour de la place de l'Etoile rouge, place des martyrs, place Bulgarie, même un miteux bar décrépit à la mélancolie soviétique ferait l'affaire, un souvenirs de l'époque laxisme-béninisme

Retour encore bredouille.
Fin de chantier. 
 
 
Vendredi 01 avril 11 h 53

Hall de l’hôtel, nous attendons la navette qui doit nous conduire à l'aéroport. Des militaires passent, des familles, des hommes d'affaires d'origines aussi diverses et variés que leur tenue vestimentaire le laisse supposer.

12 h 30 hall de l'aéroport

L'apothéose de la nostalgie soviétique au service des frontières, à côté, les douaniers américains ont l'air de Barbapapas !
File d'attente, c'est mon tour, je demande au jeune homme devant moi si c'est par nostalgie du communisme s'ils s'acharnent ainsi à absolument vouloir respecter les règles.
[je rappelle que nous sommes en Afrique et que la notion de règle n'est pas du tout identique à la notre, il suffit de sortir voir la circulation...]
-Vous pouvez écrire une réclamation.- 

Puis, je précise que je suis en partance, et que, les fiches déjà remplies à l'arrivée (d'ou venez vous ? .....) n'ont plus trop de sens. 

-Vous pouvez écrire une réclamation.- 

Au bout d'une dizaine de minutes, je m'incline devant tant de conscience fonctionnariale et abdique en me résignant à laisser partir mon unique bagage cabine (et ses roulettes) en soute Non sans faire comprendre, avec toute la délicatesse qui me caractérise dans ces situations, à mon interlocuteur mon point de vue sur la chose.

 -Vous pouvez écrire une réclamation.-
Il y a des choses plus graves.

Je ne reviendrais pas demain à Cotonou. 

 
  





1 commentaire:

Unknown a dit…

Ce n'est pas le mot "prévoir" qui est source de ton incapacité d'adaptation c'est que la notion de prévision soit absente de cette culture, c'est très dur pour nous, et nous pouvons passer rapidement d'une colère noire à une rage blanche quand la phrase " ya plus de gaz" est suivie de " ça va aller, on est ensemble". Et pourtant, cette façon d'être et de faire nous apprend que peu de choses sont vraiment très graves... je les aime si fort ...